9th International Biennial Of Photography And Visual Arts - Liège
À la fin du mois de mars, la galerie Flux à Liège présentera un parcours rétrospectif de l’œuvre de Philippe De Gobert, qui a beaucoup été montrée à l’étranger, mais peu en Belgique. L’exposition intitulée « Clair de lune rue paradis » regroupera une sélection d’œuvres plus historiques, comme les artist’s studio et les archives improbables, qui seront exposées au rez-de-chaussée, tandis qu’au premier étage on retrouvera des œuvres récentes et de plus grands formats, dont les perspectives piranésiennes. Au cœur de cet accrochage, une photographie donne son nom à l’exposition. Un clair de lune découpé à même la paroi de l’atelier inonde de sa lumière des objets voilés de mystère.
L’esprit du lieu
Philippe De Gobert oscille toujours entre un réalisme inspiré des documents historiques qu’il collectionne et une part d’idéalisation qui lui fait préférer l’ascétisme de l’architecte moderniste.
C’est donc à cette notion de genius loci ou esprit du lieu, entre matérialité et immatérialité, qu’il faut rapprocher les maquettes et autres studios de Philippe de Gobert. En témoigne ses « archives improbables » faites de superposition d’une image documentaire et d’une photographie tirée de l’une de ses maquettes imaginaires. Le résultat est une image complexe, dont on ne peut dissocier l’architecture d’origine de celle forgée par l’artiste. La fiction et le réel sont à jamais imbriqués dans une éternité photographique. Parfois, une ombre ou une tache donne l’impression qu’une présence fantomatique habite l’image. Peut-être s’agit-il du génie du lieu, qui selon la croyance, protège et défend la maison contre les mauvais sorts.
Ce qui semble avant tout intéresser l’artiste, c’est l’immobilité et l’atemporalité de cet espace de travail qu’est l’atelier. Un lieu de création où le temps est suspendu, grâce à ce fil tendu du work in progress, car il y a toujours quelque part dans un recoin de l’atelier, quelque chose en train de se faire : une toile en jachère, un collage à moitié nu. C’est l’espace de tous les possibles, des vagabondages imaginaires aux réalisations les plus concrètes.
(extrait texte, in FluxNews 63 ) Septembre Tiberghien