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Nicolas PROVOST

Nicolas PROVOST

© Nicolas PROVOST

 

Né en 1969 à Romse (Belgique).
Vit et travaille à Bruxelles.
Site personnel : www.nicolasprovost.com
Site du distributeur : www.argosarts.org

 

Nicolas Provost est né à Ronse (Flandres/Belgique) en 1969. Vingt-cinq ans plus tard, son diplôme de l’Académie des Beaux Arts de Gand en poche (après être passé deux ans par l’Académie de Bergen), il part vivre huit ans en Norvège. Il sera d’abord illustrateur, graphiste et directeur artistique, notamment à Oslo. Actuellement, il vit et travaille à Bruxelles.
Ses réalisations, liées au domaine des « arts visuels », ne rentrent dans aucune catégorie stricte, peut-être en réaction aux codifications propres au cinéma qu’il se plait à déconstruire. En utilisant ses éléments, sa grammaire, il crée de la poésie et fabrique ce qu’il nomme « des sculptures audiovisuelles ». Partant d’une émotion, Nicolas Provost travaille essentiellement sur la forme filmique afin d’exposer au spectateur « le phénomène cinéma ».

L'oeuvre de Nicolas Provost, qui circule avec succès dans plusieurs festivals de cinéma internationaux depuis plusieurs années, a été décrite comme une reconversion des codes filmiques du cinéma narratif. En effet, qu'il s'agisse de ses recherches en found footage autour des clichés et des conventions de la tradition hollywoodienne, ou de ses courts-métrages de fiction qui testent les limites structurels des genres, le travail de Provost oscille entre la re-représentation d'un canon et son démantèlement subversif. Ses films surprennent de par la relative simplicité de leurs interventions formelles et l'évidence de leurs matériaux d'origine. L'artiste joue, ou semble jouer, en abattant d'emblée toutes ses cartes. Le plaisir visuel particulier qui émane de ses travaux est le résultat de leur impact direct et viscéral, bien plus que des énigmes intellectuelles posées au spectateur relativement aux ressources employées ou au processus de leur réarrangement. Sa pratique est celle d'un détournement esthétique qui s'approprie les formes et les formules pour les soumettre à un procédé ludique de distorsion, de faux-semblant et de déplacement, pour au final en faire une expérience hautement viscérale.
Bataille (2005) et Papillon

 d'Amour (2005), par exemple, sont basés sur des séquences clés du classique d'Akira Kurosawa, Rashômon (1950). Ces scènes ont été modifiées par une simple intervention : l'insertion d'un axe vertical de réflexion au centre de l'image. Cet axe central définit le centre de l'agencement et, en même temps, la sphère de turbulences maximale qui se produit à la surface de l'image. Il devient un interstice qui engloutit et renvoie perpétuellement les images, produisant des figures en constante métamorphose. Que ce soit la désincarnation progressive de la figure féminine dans Papillon d'amour, ou l'engloutissement et la résurgence répétés des deux protagonistes dans Bataille, le pli promet à la fois protection et destruction, créant des configurations visuelles toujours au-delà ou en deça d'une globalité fermée, d'un tout auto-suffisant.  


L'impact presque physique de ces travaux trouvent leur contrepartie dans Gravity (2007), où Provost a fragmenté des scènes de baiser tirés des films classiques hollywoodiens en  plusieurs segments d'intrigue minimaliste qu'il a ensuite assemblés en les surimposant et ne faisant jouer l'effet de scintillement. Là où, grâce à la surimpression, le mélo hollywoodien – avec son lot stéréotypé de figures, d'intrigues et de développement dramaturgique – est  tout entier condensé en une seule séquence, l'effet de scintillement qui palpite à différentes fréquences réveille de manière réflexe le sens de la vue. (…) Dans Gravity, la forme elle-même est la source du drame : les clichés des films, sans cesse remis au goût du jour, sont ici radicalisés dans une métaformule qui fait intuitivement appel à la sensualité du regard.
(extrait et traduit d'un article de Katrin Mundt – www.argos.org)

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