Expositions

Né en 1966 à Bruxelles.
Vit et travaille à Bruxelles
Site personnel : www.intothefight.com

Patrick Carpentier (Bruxelles, 1966) a d'abord entamé une carrière théâtrale suite à ses études à la Kleine Académie,  où il a été formé selon la méthode initiée par Jacques Lecoq. Après de nombreux projets théâtraux, comme metteur en scène et acteur, il commence en 2000 à réaliser des films. Super 8 ou caméra DV, Patrick Carpentier privilégie les supports légers qui lui permettent de tourner dans la vie, la sienne ou celle des autres. Journal poétique, où fiction et réalité s'entrecroisent avec une très grande délicatesse et où la question amoureuse et du désir est centrale, la recherche de Carpentier s'invite rapidement dans une série de festivals où ses images qui allient introversion et recherche formelle sont remarquées. Depuis quelques années, Patrick Carpentier explore d'autres moyens, notamment la photographie et l'installation de mots et de textes, pour approfondir sa quête et continue à voyager dans la grande énigme de soi et de l'autre.


En 2006 j'ai commencé utiliser un SX-70 et je m'étais fixé comme règle de photographier uniquement des garçons inconnus dans la rue avec si possible toujours le même cadrage et cela durant un temps.
Je me souviens que j'ai commencé à Liverpool au début du printemps, le soleil brillait, il faisait très froid et le ciel était très bleu. Comme je ne connaissais pas cet appareil je l'ai d'abord un peu manipulé seul pour m'y habituer. Accidentellement j'ai appuyé sur le déclencheur et fait sortir ma première photo Polaroïd dans un bruit inattendu. Elle est bleue.
J'ai compris à ce moment là que je ne ferais pas que des portraits. Ma deuxième photo c'était un garçon dans Hope Street. Le premier que j'arrêtais, il m'a dit oui sans hésiter, il a pris la pose et je lui ai juste dit de ne plus rien faire. C'est peut-être une de mes photos préférée. Pas parce que c'est la première mais parce qu'il s'est vraiment passé quelque chose que je n'ai pas contrôlé. C'est lui qui a fait la photo. Moi, j'étais juste là au bon moment.
Je ne suis pas quelqu'un qui photographie beaucoup même si j'ai toujours un SX-70 chargé dans mon sac. Souvent je me dis que j'aurais du faire cette photo mais le moment n'est déjà plus le bon. Finalement ce qui est difficile c'est d'être vraiment là et d'attraper des lumières qui changent et des garçons qui passent.
Ces photos sont la trace de ces instants.

AFL, d'après un texte de l'artiste.