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Jason LAZARUS

Jason LAZARUS

© Jason Lazarus

 

Né en 1975 à Kansas City (USA).
Vit et travaille à Chicago.


www.jasonlazarus.com

 

 

Jason Lazarus a connu un parcours atypique. Formé initialement en marketing, il travaille dans cette branche pour le Court Theatre de Chicago où, comme il le dit lui-même, c'est en observant le processus de travail de la troupe qu'il commence à réfléchir à la création. Sans aucune expérience artistique derrière lui, il se lance dans un Master of Fine Arts en Photographie au Columbia College de Chicago, qu'il décroche en 2003. Depuis, Jason Lazarus a exposé dans de nombreux musées et galeries, tant aux Etats-Unis qu'à l'étranger, et on retrouve ses images dans plusieurs collections, dont  celle de l'Art Institute of Chicago, du Milwaukee Museum of Art et de la Bank of America LaSalle Photography Collection. Il enseigne également la photographie au Columbia College et à la School of the Art Institute de Chicago.

Pourtant, aujourd'hui il ne fait plus que rarement des photos, ne sachant plus que photographier...

Entre autres projets (il a récemment mené campagne artistique avec les « indignés » américains), il poursuit une entreprise inaugurée en 2010 et intitulée "too hard to keep" (trop difficile à garder). La proposition de Jason Lazarus est simple et énorme à la fois : elle consiste à récolter des photographies « trop difficiles à garder », que leurs propriétaires ne peuvent se résoudre ni à conserver près d'eux, ni à jeter.

Le projet est simple parce que Jason Lazarus se borne à être le dépositaire d'envois dont il conserve strictement l'anonymat. Il devient le dernier destinataire d'images, dorénavant orphelines, qui ont chacune une signification intense pour ceux qui décident de s'en débarrasser. Ils recueillent des histoires – qu'il ne connaît pas toujours, les personnes n'étant nullement tenues de dévoiler quoi que ce soit –, il les classe, les organise et les présente selon des règles strictes puisque chaque dépositaire peut choisir s'il accepte ou non que sa photo soit montrée. Si ce n'est pas le cas, elle sera tournée face au mur et le visiteur de cette archive affective n'en verra que le dos de papier.

Le projet est énorme car il engage une responsabilité et une éthique importantes de la part de celui qui l'initie et qu'il pose toute une série de questions à la photographie elle-même comme réservoir sentimental, trace d'un passé trop insupportable pour continuer à co-exister avec la vie présente de son propriétaire. Chaque photographie envoyée renferme une puissance traumatique qui reste inaccessible au spectateur, celui ne pouvant que supputer, imaginer et se référer à sa propre histoire pour faire exister un récit autour de ces photos. La forme de l'installation rend d'ailleurs bien compte de cette nuée inaccessible, de ces murmures dramatiques, de ces fantômes qui entourent le spectateur comme un bruissement visuel, une sourde rumeur, une plainte de mille voix silencieuses.
 
A ce jour, plus de 1500 images ont été rassemblées. Au centre de l'installation se trouvera une urne qui vous permettra d'y déposer éventuellement vos propres photographies "too hard to keep".

AFL/JPH

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