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Né en 1966 à Glasgow.
Vit et travaille à Glasgow.
Site de la galerie : www.yvon-lambert.com
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"Self-portraits of You + Me": Avec un titre comme celui-là, la série de photographies retravaillées de Douglas Gordon se devait d'apparaître dans la sélection de BIP2012...
Douglas Gordon est un artiste écossais, né en 1966 à Glasgow, de renommée internationale. Présentées et collectionnées par les plus prestigieuses institutions à travers le monde, ses œuvres ont notamment fait l’objet d’expositions individuelles à la Tate Britain, Londres (2010); au San Francisco Museum of Art (2007); aux National Galleries of Scotland d’Édimbourg (2006); au MoMA de New York (2006), au Museo de Arte Latinoamericano de Buenos Aires (2007); au Museum of Contemporary Art, Los Angeles (2001); à la Tate Liverpool (2000) et à l’ARC-Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (2000). Primé à la Biennale de Venise 1997, Gordon a reçu le prix Turner en 1996, le prix Hugo Boss en 1998 et le prix Roswitha Haftmann en 2008.
Le travail de Gordon, dont on connaît notamment le fameux 24 Hour Psycho (1993) ou, plus récemment, le long-métrage, co-réalisé avec Philippe Parenno, Zidane: A 21st Century Portrait, présenté à Cannes en 2006, est extrêmement prolifique. Loin de se cantonner à la vidéo, même si celle-ci représente une part importante de son travail, l'œuvre de Gordon utilise aussi la performance, la photographie et le texte. L'image (entendue à la fois comme figure effective et représentation mentale) y joue un rôle absolument central. Celle-ci n'est pas sans faire référence, chez Gordon, à des représentations issues de la culture de masse (du cinéma et de la télévision en particulier) sans que cet enjeu « pop » pourtant, détermine la lecture de ses recherches. Gordon est bien plus intéressé, partant des références partagées que les médias du XXème siècle nous ont données à voir, à explorer les mécanismes psychologiques, les processus de la perception, l'étrangeté et l'altérité contenus dans ces supports. Au final, le travail de Douglas Gordon part de l'identification et du plus petit dénominateur commun que cette matière médiatique et culturelle réveille chez les spectateurs pour mieux les détruire, les saper et reconstruire sur ces débris un nouveau rapport. Celui-ci n'oublie pas la charge historique et affective de ces représentations mais la questionne en amenant chaque spectateur en face de ses responsabilités de « regardeur », de « percevant ». Les travaux de Douglas Gordon cherchent à amener celui qui les regarde à un endroit improbable et éprouvant où la culture commune rencontre le singulier de la perception, de la psyché, de l'identité de chacun et donc, l'inquiétante étrangeté du « je est un autre ».
Dans la série présentée, les photographies sont mutilées pour mieux laisser apparaître le miroir sur lequel elles sont collées. Ce miroir qui, évidemment, massacre le portrait et reflète celui qui le regarde. Qui sont ces « You + Me » du titre ? Est-ce Gordon lui-même qui proclame son statut d'auteur à travers votre reflet et ces figures de stars de cinéma ? Où êtes-vous dans l'œuvre ? Etes-vous le « You » ou le « Me » ou le « + » ? Ces visages défigurés, où les yeux (« miroirs de l'âme ») ont disparu, tout à coup plongés dans la cécité de leur propre renommée, de leur succès, de leur réputation, qui sont-ils ? De supports de fantasmes, de rêverie, d'admiration, ils deviennent support de votre reflet. Ce sont vos yeux qui donnent à ces regards vidés, leur profondeur, sans que celle-ci soit totalement vôtre pourtant... Une expérience narcissique troublante...
AFL
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