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Antonio CABALLERO

Antonio CABALLERO

Antonio Caballero, Véronica Castro, fotonovela para la revista Capricho, ca 1970 / Silver gelatin print / 100 x 100 cm / Ed. 3 ex. | Courtesy Galerie Polaris, Paris

 

Né en 1940 à Mexico.
Vit et travaille à Mexico.
Site personnel : /
Site de la galerie : www.galeriepolaris.com

 

Né à Mexico le 17 janvier 1940, Antonio Caballero a fait presque tous les métiers du photo-journalisme. Il découvre dès l’enfance la magie des images lorsque son beau-père lui offre un appareil. Très vite, il rejoint l’équipe de Hector García, reporter connu à l'époque et directeur de l'agence Fotopress. Si la paie n’est pas grosse, ce que peut alors connaître du monde l’apprenti reporter imberbe est déjà beaucoup ; il accompagne son chef, qui n’a pas froid aux yeux, dans toutes sortes d’expéditions qui les mènent souvent au cœur des quartiers chauds de la place Garibaldi.

Antonio Velásquez, El Indio, le plus célèbre des photographes qui, vers le milieu du siècle passé, firent les beaux jours de la presse mexicaine de faits divers, compte également parmi les Maîtres de Caballero. Aux côtés de ce vieux limier, il travaille pour les hebdomadaires Guerra al Crimen, Revista de Policia et Nota Roja, où il continue de se faire la main comme photographe puis est accepté comme rédacteur.

Du climat des prisons et des morgues Antonio Caballero passe à celui de la politique mexicaine, avec ses cérémonies routinières, auto-célébrations, la plupart du temps, d’un régime présidentialiste. Photographiant tout ce dont on pouvait avoir besoin – mode, architecture, événements de la vie sociale et mondaine – Caballero évolue dans le monde du spectacle comme un poisson dans l’eau. C’est ainsi que Cine Mundial, publication exclusivement consacrée à l’actualité cinématographique, devient, à partir de 1955, sa principale tribune.

Caballero travaillait pour Cine Mundial lorsqu’il prit sa photo la plus connue et la plus souvent reproduite, bien qu’on lui en ait plus d’une fois refusé la paternité et qu’on l’ait même attribuée à d’autres photographes : Marilyn Monroe, riant aux plaisanteries des types de la presse sans s’apercevoir que, nue sous sa robe, elle montre dans le même mouvement son pubis.

Mais Marilyn Monroe, qui devait mourir quelques semaines après sa visite à Mexico, ne fut pas la seule star dont Caballero ait connu la beauté ou l’intimité. C’est avec toute l’autorité d’un témoin oculaire que le photoreporter peut parler des premiers tâtonnements, dans les années cinquante, de la télévision mexicaine, de la vie nocturne qui se terminait aux petites heures du jour, dans des boîtes comme La Camelia ou El Gusano, des fêtes « zéro survivant » que les gens du spectacle et leurs proches organisaient, de l’arrivée dans les juke-boxes de la voix de Sonia López et du triomphe, au théâtre Tívoli, de l’exotique Sátira, compagne de cœur du chroniqueur taurin Pepe Alameda.

Dans ces années où régnaient les bikinis et où le nom d’Acapulco sonnait comme en rêve, Antonio Caballero combinait son travail de reporter avec celui d’agent artistique. A travers ses portraits, ses reportages et ses relations de travail, il contribue à construire la carrière de plusieurs actrices.

Vers 1963, Caballero entre dans le « monde du roman-photo », ce rêve rose bonbon qui envahit les marchands de journaux tout au long des années soixante et septante.

Entre 1963 et 1978, ce ne sont pas moins de cinq cents romans-photos qu’Antonio Caballero aurait réalisés et pour lesquels il avait la charge de producteur, d’adaptateur, de réalisateur et de photographe.

Durant les prises de vues, que Caballero qualifie de « filmage », la production d’un roman-photo s’apparentait à une version modeste d’un tournage de cinéma. Elle nécessitait une équipe composée d’assistants éclairagistes, d’un habilleur, d’un script, d’un maquilleur et d’un directeur de la photo, en plus des stars et de leurs assistants respectifs. » (D'après un article d'Alfredo Moralés)

Dans ces images sans texte, présentées ici dans le désordre des histoires dont elles sont tirées, on est néanmoins happés par la narration amoureuse et par son registre de la fiction codifié à l'extrême, proche de l'archétype inconscient de chacun d'entre nous : émotions surjouées, rôles sexuels sans ambiguïté, actions, gestes et décors issus d'une tradition populaire et très « latin lover ». Rien ne manque, malgré l'absence des dialogues écrits, au genre. Les « routes de la passion » sont d'une telle prévisibilité qu'elles mènent toujours au même endroit. Mais avec quel brio, quel panache !  

AFL/JPH

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