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Né en 1958 à Saarbrücken (Allemagne).
Vit et travaille à Munich.
Site de la galerie : www.sollertis.com
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La série « Nuns and Monks », choisie pour BIP2012, est celle qui a fait connaître Roland Fischer, à l'occasion d'une exposition au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris. Le public a découvert des portraits grand format, des plans serrés de visage soulignés par des capuches de bures et des voiles d'habit, comme un redoublement de leur présence dans le cadre. Depuis lors, Fischer a fait l'objet de très nombreuses expositions personnelles à travers le monde et ses images se retrouvent parmi diverses collections privées et publiques prestigieuses.
Réalisées selon un canevas précis, toujours le même, les images de Roland Fischer permettent une confrontation troublante avec le modèle qui acquiert une identité à la fois universelle et extrêmement typée. Comme si on se retrouvait en même temps devant l'Homme et devant cette femme ou cet homme, devant tout ce qu'un visage peut dire ou taire ou laisser croire de celui qui le porte. Le fait que la thématique de cette série porte sur les religieux redouble presque ce fascinant paradoxe, cette coprésence mystérieuse qui nous porte à la fois à nous affronter à l'humanité intemporelle et à ces individus tous différents qui ont dédiés leur vie à Dieu. Il se dégage de ces portraits une intense présence mystique et un sentiment de fraternité puissant qui transcendent les simples caractéristiques de chaque personne photographiée.
Cette profondeur doit beaucoup à la neutralisation de tout contexte et jusqu'au fond de l'image, qui apparaît uni et sobre. De même les titres ne permettent aucunement d'atteindre à la moindre anecdote sur le modèle. Cette forme, Fischer l'a exploitée dans ses séries de portraits ultérieurs, en lui donnant plusieurs variantes, notamment dans ses « Los Angeles Portraits » (1991) où il a fait poser des femmes de la haute société dans une eau d'un bleu homogène qui découpe leurs épaules et laisse apparaître le cou et le visage, là encore photographié en plan serré.
Comme il l'explique, l'artiste s’intéresse d’abord au « contraste entre la surface au caractère presque mathématique de la photographie et la forme naturelle du visage humain. » Cette démarche lui a permis de dépasser la technique du portrait vers un discours qui tend d'une part, à décanter l'usage de la photographie et d'autre part, à mobiliser une autre résonance à la photographie de portrait en rendant compte moins de l'identité d'un modèle que d'une question existentielle.
Ces préoccupations finalement très conceptuelles, se poursuivent dans les séries plus récentes de Fischer, dédiées à l'architecture et particulièrement aux façades, aux textures tendant à l'abstraction, ainsi qu'aux cathédrales.
AFL
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