SiteSucker for OS X/2.7.7

Expositions

Flicker BIP2012 Facebook BIP2012

Pour accéder au site de l'édition précédente (BIP2010) cliquer ici.

Conception par Alinoa.

Capitaine LONCHAMPS

Capitaine LONCHAMPS

© Capitaine Longchamp | Courtesy Galerie Nadja Vilenne

 

Né en 1953 en Belgique.
Vit et travaille à Spa (B).
Site personnel : /
Site de la galerie : www.nadjavilenne.com

 

Né en 1953 à Spa, Capitaine Lonchamps, disciple pataphysicien influencé par la machine à peindre de Jarry, dadaïste pointilliste et potache, recouvre photographies anciennes collectées (portraits de famille, images des colonies), toiles d'autres artistes, images d'Épinal, dessins, murs et objets d'une neige cotonneuse. Cet « art abstrait tachiste abouti », comme le nomme Jacques Lizène, rappelle l'art japonais dans ce qu'il a de méditatif.

Capitaine Lonchamps a fait partie du groupe des Post-Zozos, dont le principe était de réinterpréter collectivement des peintures classiques. Son personnage de Max à tête de phallus parcourt sa peinture, puis la neige commence à apparaître abondamment dans son travail : « Plus fondamentalement, j'avais très envie de détruire la peinture. » Père Ubu sous la neige, séries de gâteaux d'anniversaire saupoudrés de flocons, pneu-neige, objets, voiture, etc. Il se dit obsédé par la neige depuis toujours (collectionneur de globes-souvenirs, il se dit conscient de leur pouvoir apaisant et poétique, intemporel, et de leur force visuelle). (...)

Après son « neigisme » poétique datant du début des années 1990, et l'époque Snowman (lorsqu'il devient ce personnage au costume enneigé, vagabondant sur les routes, dans Et où pourquoi comment où, 1996 / 2005), Capitaine Lonchamps recherche l'impondérable : il photographie alors des courants d'air, travaille sur le sommeil (il passe la nuit dans une galerie), ou la solitude.

Une importante exposition lui a été consacrée en 2009 au Bonnefantenmuseum de Maastricht.

(présentation parue dans art press 2, n°19, "ABC - Art Belge Contemporain" (novembre-décembre 2010 / janvier 2011)

L’œuvre de Capitaine Lonchamps est parfaitement associative, réunissant les médias les plus divers, pièces sonores, vidéos, photographies, toiles, textes, collages, dessins, performances, dans une surprenante suite aussi logique qu’insolite et singulière, jouant de l’incongruité des titres, conduite par un devoir d’indiscipline, laissant à l’imaginaire le champ libre à un vagabondage poétique et philosophique, un vagabondage nocturne, ce moment justement privilégié où apparaissent les associations d’idées, les angoisses, l’inquiétude qui y campe, où naissent les peurs, les récits oniriques, ces heures de solitude où surgissent les ombres au creux d’une « latence obscure ». La nuit est l’autre versant de l’œuvre de Capitaine Lonchamps. Il la convoque par des rituels chamaniques, l’apprivoise dans le clair obscur de « pots à feu » aussi éphémères que la veillée est longue, s’y fond dans son costume de Snowman, érige même le sommeil au rang des Beaux-Arts, ravivant l’image baudelairienne qui consiste à « vivre et dormir devant un miroir », peut-être parce que l’Art est une façon d’y répondre, quêtant l’indicible au-delà du visible. Sur des photos trouvées, Capitaine Lonchamps insinue le personnage de Snowman dans des environnements désuets, en famille, à l’usine, à la chasse, intrusion dans le quotidien au même titre que les questions de l’existence fondent une poésie visuelle qui s’ingénie à brouiller les perspectives, oscillant, comme les neiges, dira Lonchamps, sont « une harmonie à haut risque oscillant entre le rassurant et l’étouffement, entre un cocon sans limite, universel et une prison fragile et dévorante ». Elles sont ce point en suspension, où passé, présent, futur ne semblent plus avoir cours. « Dévide le vent, détend le vide. Demain n’est pas un autre jour ». (Jean-Michel Botquin)

L'installation de Capitaine Lonchamps présentée dans le Cabinet des Estampes présente des photos promotionnelles, rehaussées à l’encre et l’acrylique, du film « Un Peu d’amour », de Hans Steinhoff avec Madeleine Ozeray et Marcel André (1932). Dans ces images, qu'on pouvait voir à l'entrée des cinémas, le personnage masculin est systématiquement retouché. Il disparaît sous le « neigisme » pour mieux prendre une place indue qui redistribue les rapports sexués, la question du couple, la narration cinématographique et même le statut de la photo elle-même, en un joyeux mélange d'ironie, de gravité et de tendresse. Jusqu'au « CINEMA », en rouge « neigiste » également, qui dit bien où l’on est et où l’on n'est pas, dans ce flottement caractéristique du travail de Capitaine Lonchamps, toujours à voiler l'évidence, à en jouer, à complexifier considérablement le pire chromo avec quelques taches...    

AFL

 

<< Artiste précédent | Capitaine LONCHAMPS | Artiste suivant >>