L’œuvre de Nicolas Kozakis pourrait être définie comme une réévaluation mouvante, constante, des traces du temps et de l’évolution des formes esthétiques. De par ses affinités culturelles doubles, il aime à parcourir l’histoire de l’art, depuis l’art rupestre jusqu’à l’art actuel (en faisant de régulières escales du côté de la Grèce, antique ou moderne…), à en revisiter les canons, les principes, les manières, les matières. Procédant volontiers par énigmes et questionnant les nouvelles icônes, les idoles éphémères, alliant le mythe au réel et présentant chaque fois le fruit de ses remaniements plastiques sous la forme d’une expérience inédite (qui n’est jamais bien loin de celle, première, de la « caverne »), il nous invite ici à un voyage vers le Mont Athos. Lieu « hors du temps » s’il en est, et pourtant lieu de paradoxes voire de contradictions : une vie traditionnelle semble s’y maintenir à l’abri du bruit du monde technologique, tout en évoluant sur une construction poreuse, bardée de compromis complexes et, comme on dit dans les bâtiments qu’il existe des « ponts thermiques » entre intérieur chaud et extérieur froid, pleine de « ponts temporels » entre des époques différentes et peut-être inconciliables…
