Laura Baudoux est étudiante en photographie (3e BAC) à l’ESA Saint-Luc Liège. Si elle n’a, par la force des choses, guère encore exposé ni publié, elle s’oriente de façon prometteuse vers une forme de reportage social dont elle tente de concentrer les problématiques humaines autour des visages et en privilégiant le portrait, les scènes de petits groupes. A l’inverse d’autres travaux approchants (comme celui par exemple de Peter Granser, dont le traitement plastique du même sujet induisait une forme de symbolisation), ses « regards d’Alzheimer » se plantent dans le vôtre sans détour ni préambule et concentrent en leur pupille même – comme une porte béante ouvrant sur la chute – tout le vertige du temps devenu inaccessible. La mince profondeur de champ, le plan rapproché, la qualité de détail, la franchise de l’approche à hauteur égale, rendent palpables les moindres replis du visage, traces du temps sur le paysage de nos vies, mais aussi la pudeur et l’empathie de la photographe qui ne brusque rien de ces édifices frêles et parfois éreintés, que l’on sent prêts à chavirer. Et qui nous parlent sans mots d’un temps – la perte, l’oubli – que tous nous connaîtrons, et dont pourtant nous ne saurons rien
