Le corps humain est-il encore l'échelle de mesure du monde dans lequel il évolue?
Le corps humain ne joue plus ici son rôle dans la société. Il semble comme devenu incompatible avec son environnement, voir amnésique des règles de comportement qui les relient entre eux. Ils sont posés ici ou là, contre un mur, une porte, une vitre, un pilier...
Le corps se retrouve isolé dans son propre monde. Il ne va plus apparaître comme du vivant dans un espace urbain, mais il va tendre vers l’objet. Un objet que l’on aurait posé ou déposé ici ou là, on pourrait donc le percevoir dans un sens inanimé. Mais dans un autre sens il est au contraire perturbé dans son fonctionnement habituel et mécanique.
La tête devient tout à coups un support, un appui, les bras ne servent plus à garder l'équilibre et vont même en son encontre, les pieds et les jambes ne cherchent plus à déplacer le corps mais à le freiner et l'empêcher de glisser.
Évoluons nous encore dans un monde construit et agencé à notre image et à notre échelle (corporelle)? Ou bien notre évolution est telle guidée? Est-ce l’espace qui nous entoure qui est fait pour et en fonction de nos capacités de mouvement? Ou bien seraientce nos mouvements qui découleraient de notre espace d’évolution de vie?
Les lieux s'offrent ici, comme contrariés dans leurs fonctions premières. Le corps se décale de par sa posture, de sa capacité de mouvement. Il se positionne dans son lieu d'évolution de manière interrogative. Les fonctions du corps, des bras, du bassin et des pieds se détournent donc. Les fonctions arbitraires du corps sont déplacées, perturbées.
Ce corps se confronte à son espace de vie, et d’évolution comme pour le questionner, et pour peut-être se questionner lui-même.
