Par le biais d'une réflexion sur l'architecture, l'artiste plasticien Wesley Meuris questionne nos conventions et automatismes culturels. Au moyen tout d'abord de dessins, puis de maquettes, et dorénavant de « sculptures architecturales » grandeur nature, il matérialise des constructions, des réflexions sur des environnements standardisés tels que des sanitaires, des piscines ou des terrains de sport. Son travail repose, depuis 2004, sur un système personnel de classification des habitats des animaux dans les zoos. Sa "Zoological Classification" est un inventaire de modèles dans lequel tous les animaux sont mis en relation avec les façons spécifiques dont ils peuvent être montrés dans des cages. Chaque animal se voit donc attribuer une cage aux dimensions spécifiques, réalisée avec des matériaux adéquats, une atmosphère adaptée, des soins et une relation avec le public particuliers. Ces cages sont une parfaite illustration du conflit séculaire entre la nature et la culture, auquel l’art n’échappe pas. Dans un zoo, les moindres faits et gestes des animaux sont épiés, et, parallèlement, les mouvements et regards des visiteurs sont conditionnés. Mais ces cages d'animaux posent également la question de l'architecture dans laquelle nous habitons : est-elle totalement artificielle ou répond-elle véritablement à nos besoins ? Si certains auteurs considèrent ces cages comme une métaphore de l’architecture contemporaine et de ses limites, d’autres y découvrent un symbole du musée et du regard porté sur l’art. Les zoos comme les musées font en effet partie de la «société du spectacle» et de «l’industrie du divertissement» auxquelles Wesley Meuris s'intéresse plus particulièrement dans ses dernières œuvres.
