Geert Goiris aborde l'image en plasticien plutôt qu'en reporter. Et pourtant, il voyage fréquemment. Ses réflexions sur les confins, à la fois intellectuelles et sensibles, l'ont emmené au Chili, en Mongolie, en Antarctique. L'artiste travaille exclusivement à la chambre avec toute la rigueur, la méticulosité et le temps que cela implique. Cette technique lui permet de capter, avec une étrange précision, une pesanteur spatio-temporelle où le temps semble se cristalliser. Dans la série BLAST, c'est plus précisément le temps spécifique au déroulement de micro-événements, tels une explosion, qui est capturé.
"L’intérêt est peut-être alors de juxtaposer deux temporalités, l’une fragile et durable et l’autre efficace mais fugace. Le travail de Geert Goiris résiste au temps parce que s’il fait effectivement appel à la mémoire collective, il ne se laisse pas enfermer dans un seul système d’analyse, mais propose, en fonction du regard qu’on lui porte, des facettes qui renvoient le regard à son expéditeur et l’interroge sur sa place dans cet espace." (Alain Janssens, A propos de « Blast #6 », 2009.)